Moonstone

Un film que j'aime tout particulièrement.

Allez savoir pourquoi...

Un dimanche soir, rive gauche.
Un air de jazz. Un voisin, fenêtre ouverte, écoute Billie Holiday.
En novembre à Paris il fait froid.
Le voisin a ouvert sa fenêtre.
Le jazz ça réchauffe.
La Lune en profite pour éclairer un peu la rue de son dernier quartier de nacre.
Elle est visible, quelque part dans le ciel poisseux. Derrière les toits, entre deux nuages.
Les lampadaires jaunâtres lui font de l'ombre, et habillent de pourpre le ciel noir pour mieux faire disparaître les étoiles.
Alors l'astre nocturne glacial n'apparaît que rarement. Et encore discrètement, timidement, avec l'air de s'excuser. Pour pouvoir, l'espace d'un instant, réchauffer un peu ses rayons engourdis à la voix de Billie.
Les nuages brun-gris-bleu-violet engluent alors rageusement le peu d'espace de ciel qu'ils avaient involontairement laissé apparaître.
L'atmosphère redevient sale et collante.
Le voisin ferme sa fenêtre.
Billie se tait.
Je soupire.
Les clameurs mélangées des clients des cafés du Boulevard Saint-Germain redeviennent audibles au loin, associées au ronronnement incessant des voitures.
En novembre à Paris il fait gris.
Je fais claquer un peu mes talons rue de l'Abbaye.
L'Institut Catholique me regarde passer avec austérité tandis que je rentre chez moi en frissonnant un peu.

Paris se chauffe au gaz, la Lune se chauffe au jazz.

Premier article.
C'est là qu'on tend généralement à trouver une courte description du maître (ou de la maîtresse, je ne suis pas sectaire) des lieux...
Du style "coucou les amis je m'appelle Corentin, j'aime le groupe Indochine et la salade de nouilles" (notons au passage la magnifiscence du pléonasme).

Eh bien non.
Point de description.
Et ce pour deux raisons.
Si vous êtes ici, c'est certainement parce que vous me connaissez (ou pensez me connaître...). Auquel cas une description de moi par moi présenterait à peu près autant d'intérêt ici qu'une dissertation - en deux parties et deux sous-parties - au sujet de l'influence du phénomène actuel de mondialisation sur la production industrielle de boulons en Ukraine.
Et dans le cas où vous ne me connaissez aucunement, je préfère vous rassurer: il est clair que vous ne tireriez aucun avantage du fait de connaître des bribes de mon identité, tout comme je ne ressens au fond qu'une maigre satisfaction à l'idée même de votre existence...

(et pi d'abord maman, eh bah elle a dit qu'y fallait pas qu'je parle aux inconnus...)

Certes, pensez-vous, mais à quoi sert un blog s'il ne s'agit pas d'un miroir où l'auteur narcissique aime à contempler en toute quiétude et avec une certaine satisfaction son propre nombril (prononcez distinctement le "L" de "nombril", sinon vous allez droit à l'esclandre), parfois même en toute inconscience de l'indigence totale et de la vacuité intellectuelle pure de son "oeuvre" ?

(Vous faites des phrases alambiquées quand vous pensez, vous...)

Je vais vous donner une idée du but de la manoeuvre: il s'agit ici d'un fourre-tout circonstancié...ou de miscellanées bordéliques...appelez-ça comme vous préférez...
C'est censé recueillir des idées, des réflexions, des pensées, des choses bizarres et dénuées d'intérêt. Bref tout ce que j'aurai envie d'y voir. (Oui, parce qu'en l'occurrence, la maîtresse des lieux ici c'est moi...donc je fais précisément ce que je veux *rire sardonique*).
C'est criticable. En permanence. Par vous. Par moi aussi. Car j'aime à critiquer tout et tout le monde, y compris ce que je fais (et si possible derrière mon propre dos...ça demande un peu de souplesse mais c'est tellement plus mesquin...).

Bienvenue donc dans le fabuleux petit monde d'Aljaes.

Et comme dirait l'autre, "lâche d coms".